
Deux de mes correspondants me disent, l'une dans un commentaire, et l'autre dans un mail : “tu ne crois pas au coup de foudre ?”
Une autre correspondante me fait un autre reproche “ tu ne crois pas à un amour sincère et durable entre deux jeunes ados?”
Je voudrais donc traiter ces deux problèmes, le premier dans les lignes qui suivent, le second dans le prochain article "Elle et Lui".
Je n'ai jamais dit que le coup de foudre n'existait pas. J'y crois, mais je ne crois pas qu'il puisse, sauf exception, engendrer un amour durable.
Je pense que le coup de foudre est avant tout une “attirance”, d'abord physique, ensuite sentimentale et ceci dans des conditions préalables particulières.
Je pense que d'abord, il faut que les deux “protagonistes” soient en manque de tendresse, en manque d'amour.
C'est le cas de bien des ados actuel(le)s, conditionné(e)s par les médias, qui rêvent de connaître l'amour et le (ou la) petit ami(e), comme, quand j'étais jeune, on rêvait de fumer sa première cigarette, de conduire une automobile ou de rencontrer Brigitte Bardot (c'étaient les” images” de la société de l'époque, véhiculées par les journaux, les romans et le cinéma, car les autres médias n'existaient pas).
C'est encore plus vrai losqu'une jeune ado vient de se faire larguer par son petit ami, parce qu'elle a tout à coup un grand vide sentimental et de tendresse.
Le cerveau a horreur du vide. Il pousse donc à remplacer le fautif rapidement, en l'occurrence le petit ami.
Ensuite, il suffit d'être “réceptif” .
Ma “guenon” rencontre un beau petit “babouin” qui a une belle gueule, qui baratine bien, qui est drôle, qui est tendre et lui prend gentiment la main.
Lui se dit qu'après tout, elle est mignonne, et qu'il aimerait bien avoir une petite amie.
Alors elle se croit amoureuse de lui, leurs baisers sont doux et nous voilà partis pour l'amour (croit on, moi je dirai plutôt l'amourette ou l'aventure).
Qu'est ce qui garantit que le garçon (ou la fille après tout, les “mantes religieuses”, cela existe), est sérieux et n'est pas un coureur de jupon (ou une “mangeuse de babouins”)? Rien, on ne se connait pas.
Mais supposons qu'ils soient tous les deux sérieux, ils ne savent rien de leurs goûts, de leurs “valeurs” et il découvrirons peut être que ceux ou celles ci divergent.
Beaucoup de mes correspondantes me disent qu'elles se sont aperçues trop tard, que le garçon n'avait pas du tout la “conception de l'amour” qu'elle espérait.
Enfin même si les goûts et une partie des valeurs ne s'opposent pas (coup de chance !), les personnalités s'accorderont elles.?
Je vous ai dit dans des articles précédents que l'entente est difficile entre un extraverti, qui veut toujours être en groupe, et une introvertie, qui voudrait être seule avec lui, (ou vice-versa).
Encore plus difficile l'entente entre celui qui privilégie la “prise d'information”, ne se décide jamais et ne veut pas faire de projet , est toujours en retard et assez pagailleux et l'autre qui privilégie la décision et le jugement, et qui, méticuleux et ordonné, plutôt en avance qu'en retard, veut maîtriser l'avenir et les événements, en réfléchissant d'avance aux solutions possibles.
A un moindre titre l'esprit logique et l'esprit sentimental, le global tourné vers l'avenir et le sensitif qui ne vit qu'au présent, ont souvent des aspirations différentes.
Et celle à la sensibilité affective immédiate exacerbée aura du mal à comprendre celui qui, peu sensible, est avant tout objectif et regarde les faits.
Bref vous l'avez compris, on a plus de chances de bien s'entendre si on a des préférences cérébrales voisines.
Pour moi, c'est là le fond du problème, l'amour peut naître brutalement, par coup de foudre, mais il ne s'entretiendra que si l'on s'entend, si on a des points communs, des pensées communes, des activités communes et des sentiments communs.
Sinon c'est la divergence et la rupture.
Et pour bien connaître l'autre, il faut au moins quelques mois (et encore!!!).
Alors qu'en pensez vous ?