
Mes deux derniers articles m'ont valu une bonne quinzaine de mails malgré les vacances, ce qui m'a étonné. J'ai touché un point délicat chez les jeunes et les opinions et questions sont assez contrastées.
Certains sont assez d'accord avec mes propos, mais dès lors je n'ai guère besoin de les citer.
Par contre d'autres se plaignent de l'autorité des parents et souhaiteraient plus de liberté. C'est un sujet que j'ai abordé plusieurs fois, mais qu'il faudra que je retraite.
Leur souhait serait que la liberté soit “je fais ce qu'il me plaît”.
Certes on souhaite tous cela, mais il faut être réaliste, c'est une illusion totale, car si elle est vraie pour l'un elle doit l'être aussi pour les autres.
A la limite si votre téléphone portable plaît à quelqu'un, il peut vous l'emprunter, si votre tête ne lui plaît pas et qu'il ait envie de se défouler, il peut vous rosser ou même vous donner un coup de couteau, si cela lui plaît de faire du feu, il peut brûler votre voiture, ...
De façon plus bénigne, chacun de nous doit un jour ou l'autre travailler pour gagner sa vie et faire alors partie d'une équipe. Si chacun n'y fait que ce qu'il lui plaît, l'équipe sera anarchique et ne fera pas grand chose de bon.
J'ai longtemps dirigé des recherches et même dans ce domaine où l'on a besoin de beaucoup de liberté et de créativité, on ne trouve que si l'équipe est très organisée, si tous les efforts se complètent et si tous “tirent dans la même direction en même temps”.
Si votre voisin met sa chaîne hifi ou sa télé à hurler toute la nuit, vous ne pourrez dormir et si votre voisin de classe vous ennuie tout le temps vous ne pourrez travailler.
Je citerai en particulier ce commentaire que vous trouverez sur le blog
“... "la liberté de chacun se limite là où commence celle de l'autre"
Il n'y a pas plus triste comme conception de la liberté que celle ci. La liberté est indivisible. En retirer une partie c'est la détruire toute entière....”
Je pense que tout dépend de la liberté dont on parle et des actions correspondantes.
La liberté totale qu'invoque ce jeune, c'est à dire “faire tout ce dont on a envie”, peut concerner deux sortes d'actes.
Ceux qui ne touchent que soi-même. Là on en est effectivement responsable et après tout on subit les conséquences de ses actes.
Alors si vous voulez vous'amuser au lieu de faire ses études, se souler et fumer du cannabis tous les jours, ne pas vous soigner quand vous êtes malade, prendre des risques insensés et finir paralysé sur une chaise roulante, cela ne regarde que vous.
Encore que vous avez sans doute une famille que vos actes rendront malheureuse. Et que les soins que vous recevrez, la société qui devra vous prendre en charge ou vos parents qui devront vous aider, tout cela a un coût que vous feriez supporter par les autres.
Mais la plupart du temps vos actions ont des conséquences sur autrui, car vous n'êtes pas sur une ile déserte. Dès lors je pense que "la liberté de chacun se limite là où commence celle de l'autre", c'est synonime de “ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse à toi-même”.
Si vous n'avez pas ce réflexe vous nuirez à vos voisins, et comme vous trouverez toujours un jour plus fort que vous, vous subirez aussi la loi d'autrui.
En fait la liberté totale érigée en système, la liberté dont on ne retire rien comme le prone ce jeune est une illusion totale. Au départ c'est l'anarchie, puis c'est la loi du plus fort (individu ou groupe) qui est libre de faire ce qui lui plaît au détriment des autres et peu à peu on arrive au totalitarisme et à la dictature, car ceux qui ont ainsi acquis la liberté totale n'ont pas envie de la perdre et donc mettent les autres sous le joug d'une façon ou d'une autre.
Regardez l'histoire et vous verrez maints exemple de cette évolution.