
Bien des événements se passent en une journée et vous avez vu, entendu, touché, senti, goûté bien des choses (images, sons, paroles, sensations diverses.
Vos organes perçoivent des centaines de sensations par seconde, et vous n’en êtes pas conscient, bien que votre cerveau les aient enregistrées.
Notre attention n’est attirée que sur certaines d’entre elles, dont nous avons “conscience” . Nous savons qu’elles ont existé et elles sont également mémorisées. Les autres nous n’en avons “pas conscience” et les neurobiologistes disent donc qu’elles sont “inconscientes”.
Ces informations sont stockées comme toutes les autres dans diverses parties de notre cerveau. Seulement le cortex ne sait pas des trouver, comme un ordinateur qui n’aurait pas l’adresse de certaines informations de son disque dur.
L’inconscient n’est donc pas un centre du cerveau, il est partout où il a des informations stockées, à coté de celles conscientes.
La nuit, pendant votre sommeil, votre cerveau va repasser en revue tous ces souvenirs, il va les trier, n’en garder que quelques uns, et effacer tout le reste, comme on efface un disque dur.
Ceci expliquera d’ailleurs certains de vos rêves, vestiges incohérents de ce travail d’effacement.
Par la suite, les souvenirs conservés, dont vous avez conscience, mais que vous n’utilisez pas, s’effacent aussi peu à peu. Par contre des événements très heureux ou au contraire qui vous ont traumatisés, restent à jamais gravés dans votre mémoire
Lorsque j’avais 12 ans, un matin sur le chemin du collège, une fusillade a eu lieu entre allemands et maquisards et trois hommes sont morts à cinq mètres de moi. Encore aujourd’hui je revois la scène comme si elle s’était passée hier, alors que je n’ai que peu de souvenirs de ces années de ma vie.
Pendant plusieurs mois, pour aller en classe, je ne suis plus passé par cette rue là. Je faisais un détour, sous des prétextes futiles : rue à l’ombre, trottoir sale, trop de bruit... C’est mon “inconscient” qui m’empêchait d’y passer, et pour “tromper” mon esprit logique, il inventait des prétextes fallacieux pour me convaincre de faire un détour..
Je vous l’ai déjà dit, dans le cerveau, la couche externe, (le cortex), interprète toutes nos perceptions, réfléchit, élabore raisonnements et actions, et donne des ordres à nos membres. Une couche intermédiaire (le cerveau émotionnel) traite de nos sentiments et le centre du cerveau contrôle les processus fondamentaux de la vie.
Mais les ordres volontaristes du cortex, avant d’être acheminés à nos membres, repassent transitoirement par le cerveau émotionnel.
Au plan biologique, l’inconscient durable, c’est un ensemble de souvenirs, d’expériences qui s’accumulent et restent ancrés dans notre mémoire, en général à notre insu.
Lorsque notre cerveau raisonnable donne un ordre qui réveille ces souvenirs, alors notre cerveau interne peut bloquer cet ordre, le transformer et pour éviter que notre cortex ne s’en aperçoive et le corrige, il lui envoie de fausses informations, pour le leurrer.
Certains de mes “petits oiseaux tombés du nid” (c’est une variété particulière de “guenons”), ont subi de grands chocs : morts de personnes qu’ils aimaient, violences, accident,
Ce sont des souvenirs qu’ils ont enfouis en eux , sans en parler à personne, et qui bloquent certaines de leurs actions en leur faisant croire à de fausses raisons.
Lorsqu’ils arrivent à me dire leurs tourments, car c’est plus facile de le faire “en virtuel” à une personne que l’on connait peu et qui ne vous rencontre pas, qu’à une personne “réelle” de leur entourage, nous arrivons ensemble à identifier les vraies raisons de leurs peines et à permettre à leur cerveau de raisonner à nouveau correctement et donc à minimiser peu à peu leur souffrance.
Dans mon prochain article, je parlerai du subconscient.