
Bien sûr, une bonne contraception est préférable à une IVG, mais il arrive des incidents dans la contraception : oubli, manque d’action à cause d’une maladie ou du décalage horaire, préservatif qui craque…. et malheureusement l’utilisation de la pilule du lendemain est encore trop peu connue, où simplement on ne s’est aperçu de rien, que lorsqu’il est trop tard.
Et une IVG, ce n’est pas simple : il faut le faire rapidement, il y a des démarches obligatoires et c’est un stress très important que beaucoup ne soupçonnent pas.
J’ai été amené à aider quelques jeunes qui étaient un peu perdues dans leur réflexion et leurs démarches et j’ai pu mesurer leur désarroi.
D’abord la peur du jugement des parents, des amis, à qui on n’ose rien dire.
La peine du fait que le petit copain ne vous aide pas, voire vous laisse tomber égoïstement.
Le fait qu’on ne sait pas physiquement ce qui vous attend et que les démarches sont traumatisantes.
Puis l’instinct maternel qui s’en mêle et qui vous fait désirer de garder votre enfant.
Sans parler des problèmes de morale religieuse.
Pourtant il y a environ 220 000 IVG pratiquées en France chaque années et ce chiffre est relativement stable et 1/3 des françaises ont recours une fois à l’IVG dans leur vie.
Mais, quelque soit l’âge, c’est une véritable épreuve et les personnes qui n'ont pas discuté suffisamment avec des femmes qui l'ont subie, ne se rendent pas compte de son atteinte notamment psychologique (comme d'ailleurs ils ne se rendent pas compte de celle d'un viol).
La loi impose un délai de réflexion de 7 jours et un entretien destiné à s’assurer de la réalité des raisons de la femme et de limiter les pressions qui s’exercent sur elle, quelques en soient le sens.
Mais l’IVG n’est passible que dans des délais brefs après l’arrêt des règles : 7 semaines pour une IVG médicamenteuse, qui n’exige qu’une surveillance pour prévenir d’une hémorragie. et 9 semaine en établissement de santé, par cette même méthode.
Au delà et jusqu’à 12 semaines, il faut alors une intervention chirurgicale par lles voies naturelles, avec un curetage pour éviter toute infection. La première méthode est évidemment beaucoup moins pénible.
Le ministre de la Santé Marisol Touraine, a présenté, le 16 janvier, des mesures visant à améliorer l'accès à l’IVG et notamment à favoriser la réduction des inégalités d'accès à l’avortement.
D’abord une meilleure information sera faite : le site www.ivg.gouv.fr déjà ouvert. Un numéro vert national d'appel unique et neutre,sur la sexualité, la santé et l’IVG qui sera mis en place en septembre prochain.
Les interventions après 7 semaines qui ne pouvaient se faire quen clinique ou hêpital pourront être faits par un médecin en centre de santé, et les sages-femmes pourront désormais pratiquer des IVG médicamenteuses.
Surtout le remboursement par la sécurité sociale sera à 100% sur tout le territoire, pour tous les examens annexes et interventions.
Je pense que ces mesures vont dans le bon sens, mais je crois qu’une bien mleilleure information devrait être faite, notamment au lycée, voire au collège, sur les méthodes de contraception. J’ai été très étonné des croyances et idées erronées qui circulent parmi les jeunes sur les risques de grossesse et la contraception. Je crois que dans les lycées où cela est possible, il faudrait confier ces cours à l’infirmière, qui pourrait donner des notions plus conformes à la biologie.
Je n'ai plus les chiffres en tête, mais ce paradoxe est le suivant :
- Le secteur le plus efficace où jouer pour améliorer l'etat de santé général de la population française, c'est la PREVENTION.
- Pourtant, la part des budgets attribués à l'amélioration de la prévention est RIDICULE comparée à celle attribuée à l'amélioration des prises en charges curatives....
Ooops, moi qui ne suis pas un fan des cultures orientales, je dois dire que les Chinois nous ont bien devancé sur ce point :)