Aujourd'hui, je voudrais vous parler de deux préférences cérébrales très importantes pour le comportement des individus sur le plan de leur humeur et de leurs sentiments :
- l'optimisme / pessimisme et la résistance au stress d'une part,
- la perception émotionelle immédiate, affective ou objective, d'autre part.
Beaucoup de mes correspondantes qui se sont adressées à moi parce qu'elles étaient tristes et dans la peine, étaient pessimistes de nature.
Au contraire, celles qui surmontaient facilement leurs problèmes étaient en général de nature optimiste.
C'est donc une préférence très importante quant à notre comportement et notamment notre résistance au stress.
Je voudrais donc en examiner quelques composantes de cette préférence, concernant le présent, le passé et l'avenir..
Ce qui différencie principalement l'optimiste du pessimiste, dans le présent, c'est leur réaction face au même évènement.
L'un en voit surtout les bons cotés (“le verre à motié plein”), alors que l'autre en voit au contraire tous les inconvénients (“le verre à motié vide”).
L'un va donc plutôt vers la joie et l'autre vers la tristesse.
Donc face à la même situation, l'un sera serain et gai et l'autre soucieux et triste.
L'autre caractéristique importante est l'attitude très différente vis à vis du passé.
L'optimiste, lorsqu'il a fait une erreur, ou lorsque les événements se sont montrés défavorables, réfléchit aux causes, essaie de tirer les leçons pour ne pas refaire la même erreur, puis tourne la page et pense au futur.
Le pessimiste ressent de nombreux regrets de ce qu'il n'a pas su ou osé faire, et remords de ce qu'il a fait de travers. Et ces remords et les regrets lui empoisonnent la vie. Il culpabilise sans cesse.
Il résulte de ces attitudes que l'optimiste, après un problème qui l'a atteint émotionnellement revient assez vite à une vision plus rationnelle et objective, alors que pour le pessimiste, les émotions et pensées tristes tournent en rond dans son cerveau émotionnel, sans que son cortex frontal vienne y mettre de la raison.
Du fait de ces deux attitudes le comportement est différent vis à vis du futur. L'optimiste a une certaine confiance en lui et une certaine assurance, alors que le pessimiste est inquiet et craintif du lendemain.
Le pessimiste est par nature beaucoup plus stressé que le pessimiste.

Les effets de ce stress peuvent être différents en fonction d'une autre de nos préférences cérébrales, qui a été étudiée notamment par le psychologue américain d'origine russe, Plutchik : la “perception émotionnelle immédiate”.
Le cerveau a des temps de réaction très variables. Des perceptions qui paraissent importantes au cerveau ainsi qu'un signal émotionnel inconscient sont transmis par nos sens en quelques centièmes de seconde, via une plaque tournante que l'on appelle le “thalamus”, aux centres amygdaliens, qui sont responsables des réactions de peur, de colère et de déclenchement d'émotions, et des réactions physiologiques correspondantes notamment de sauvegarde de l'individu.
Au contraire une réaction logique et sensée de la pensée n'est possible qu'au bout de quelques secondes.
Il est donc normal qu'en matière de perception notre cerveau ait d'abord une perception immédiate instantanée d'ordre affectif, et que ce ne soit qu'ensuite, qu'il puisse analyser et interpréter logiquement les sensations, c'est à dire raisonner.
Toutefois cette sensibilité de perception instantanée émotive est variable en durée et en intensité selon les individus.
On appelera « A » la tendance à une grande sensibilité de longue durée, (A comme affectif) et « O » la tendance à une faible sensibilité émotive et de courte durée, (O comme orientée), qui cèderont ensuite le pas à la perception normale interprétée par notre cortex frontal, qui réfléchit et pense, selon les modes “S” ou “G” dont j'ai parlé dans mon précédent article.
La personne de préférence “A” va être très sensible sur le plan émotionnel, à tout événement extérieur ayant une connotation altruiste et notamment au bonheur et surtout aux souffrances d'autrui.
Elle sera émue jusqu'aux larmes en voyant des images ou en lisant des textes émouvants, en entendant des paroles ou une musique qui la touchent, en s'imaginant des scènes joyeuses ou tristes.
Ses réactions immédiates sont donc émotionelles et subjectives.
Ces personnes très sensibles ont souvent des crises de larmes lors qu'elles ont un gros problème et ont du mal à réagir rapidement.
Au contraire, la personne de préférence “O” ne ressentira, face à la même perception qu'une faible émotion de courte durée, et cherchera rapidement à analyser la situation, c'est à dire à parvenir à une perception objective des faits, peu chargée émotionnellement.
Il est certain qu'une personne pessimiste, qui prend des décisions en fonction de valeurs et de goûts (préférece “V”) et a donc tendance à être moins logique et objective, et de plus, est très sensible (préférence “A”), aura tendance à exagérer l'importance d'évènements faiblement négatifs, qui alors l'angoisseront et la traumatiseront, alors que celle de préférence “optimiste”, logique “L” et objective “O”, sera très peu touchée et se rétablia d'elle même facilement et sans délai.
Pour en revenir au couple, il est certain que deux optimistes peu sensibles verront la vie en rose, que deux pessimistes très sensibles renforceront mutuellement leur stress, alors que deux personnes de préférences opposées pourront sans doute, compenser l'une l'autre leurs tendances à un pessimisme ou optimisme exagéré.