Il y a encore 10 ans de très nombreux touristes venaient la visiter et la très grande place allongée devant le pont était très animée.
Au bout de cette longue place au bord de la rivière d’Etel, la plage. A l’autre bout le pont menant à l’île.
Entre les deux, sur plus de deux cent mètres, il y avait des restaurants et cafés, un marchand qui faisait déguster des huîtres, de jolies maisons fleuries.


On pouvait garer son véhicule en épi devant les cafés et maisons, et, en face, sur le quai au bord de la rivière des marchands ambulants sur qui vendaient sur des tréteaux devant leur voiture ou camionnette, des choses très diverses : gâteaux bretons, cidre et crèpes, souvenirs, vieux livres et cartes postales, photographies, tableaux de peinture et d’aquarelles. D’ailleurs on voyait aussi de nombreux peintres en train de faire un tableau sur leur chevalet, et ce n’était pas la moindre attraction que de les regarder travailler et souvent on discutait avec eux.
C’était une animation permanente, et l’on venait à la fois pour la voir et pour visiter l’île. D’ailleurs les syndicats d’initiative de la région, signalaient cette possible visite comme une curiosité régionale.
Bien entendu on finissait par un rafraichissement dans les cafés qui étaient alors prospères et gais.




Je suis retourné à Saint Cado cette année et là catastrophe.
Le maire de la commune de Belz (à la quelle appartient Saint Cado), a dû trouver que la foule sur la grande place faisait désordre, et qu’il y avait trop de voitures.
Alors il a créé un parking à 500 mètres sur un grand espace en terre battue, plein de poussière par temps sec et de boue par temps de pluie et il y a interdiction d’aller sur la place en voiture. Les camelots sont interdits de séjours et les peintres ne peuvent plus amener leur attirail en voiture.
Il faut donc laisser sa voiture au parking et faire à pied les 500 mètres sur un chemin poussièreux et plein de pierres, étouffant dès qu’il faut chaud. J’ai vu des personnes cardiaques ou asthmatiques, au bord du malaise.
Bien sûr l’île est toujours aussi jolie, mais on n’y vient plus si on est âgé ou si on a de jeunes enfants.
Et surtout la place est devenue un désert lugubre. Le marchand d’huîtres et les restaurants ont fermé et il ne reste plus qu’un seul petit café. Plus de camelots ni de peintres, ni donc les attractions pittoresques correspondantes.
Comme je me suis étonné auprès du serveur du café, celui-ci m’a dit, l’air blasé : “monsieur le maire de Beltz se moque éperdûment des commerçants de Saint Cado; Ce n’est pas son problème, cela ne représente pas assez de voix aux élections !
La fréquentation a été divisée par deux; d’ailleurs les syndicats d’initiatives ne parlent plus de Saint Cado. !
Voilà comment un maire manquant complètement de bon sens, assassine un site, qui faistait autrefois la joie des visiteurs.

Pour ne pas rester sur cette triste constatation, quelques mots sur Saint Cado, le religieux.
Le nom de la petite ville de Belz, proviendrait du nom du dieu celte Bel, plus connu sous le nom de Belenos; elle comprend 3 500 habitants environ.
Saint Cado serait né en 522 dans le Glamorgan au Pays de Galles, et est mort assassiné dans sa cathédrale par les Barbares.
Il serait le fils d’un roi, cannonisé sous le nom de saint Gwynllyw et sa mère serait sainte Gladys.
Le jeune Cado refusa de prendre la tête de l'armée de son père, préférant combattre pour Jésus-Christ. Il fut le fondateur de l'abbaye de Lancarvan, puis il traversa la Manche pour venir dans le pays de Vannes. Il voyagea en Palestine, rencontra le pape pour ensuite devenir évêque de Bénévent en Italie.
Il aurait vécu quelques années en ermite dans l’île actuelle.