
Quelques unes de mes correspondantes souffrent d’anorexie, cette habitude de ne pas vouloir manger pour maigrir.
D’autres n’ont pas vraiment encore cette addiction, mais ont l’appétit coupé par leur stress.
Quelques unes enfin voudraient faire un régime pour maigrir parce qu’elles se trouvent trop grosses, alors que leur médecin les trouve normales.
Toutes se demandent ce qui leur arrive et d’autres qui mangent normalement ne comprennent pas non plus et traitent ces tendances de manies et les fustigent.
Je voudrais donc vous parler de l’anorexie.
Mais ce n’est pas si facile que cela à faire.
J’ai lu beaucoup d’articles scientifiques à ce sujet, quelques erticles de psys également. Certains ne sont pas simples à comprendre et cela m’avait obligé à me replonger un peu dans la chimie du cerveau.
Ils ne sont pas tous cohérents entre eux car heureusement on a fait des progrès ces derniers temps.
Alors je vais être obligé de résumer, de simplifier le plus possible, pour ne pas vous ennuyer, mais pas trop, pour ne pas être inexact.
Cela vous semblera peut être un peu trop “un cours de SVT”.
Je vais donc le faire en trois ou quatre articles.
Aujourd’hui je vous dirai ce qu’est l’anorexie, au plan général.
Demain je vous parlerai de ce qu’on sait sur ce sujet , sur les causes de cette addiction.
Les recherches portent en effet sur deux domaines essentiels :
- l’explication du mécanisme d’anorexie dans le cerveau : essentiellement un problème de neurotransmetteurs.
- la recherche des causes de ces anomalies, en particulier au plan génétique.
Enfin je ferai un autre article sur les remèdes possibles :
- la lutte directe contre l’anorexie
- la lutte indirecte contre le stress qui l’engendre.
J’espère que j’arriverai à ne pas être trop obscur et compliqué.
Vous pourrez évidemment me poser par com ou par mail, toutes les explications que vous souhaitez.
Qu’est ce donc que l’anorexie.?
Cela peut aller de l’état d’esprit à la véritable addiction.
Parmi celles avec lesquelles je corresponds, peu sont véritablement anorexiques, mais elles pourraient le devenir.
Elles me disent qu’elles n’aiment pas leur silhouette, qu’elles se trouvent trop grosses, et qu’elles font “un régime”. c’est à dire qu’elles ne mangent pas à leur faim.
Mais elles m’avouent en même temps que le médecin n’est pas de cet avis et si on fait les petits calculs habituels, on s’aperçoit qu’elles n’ont rien de personnes “grasses” et que parfois elles sont même un peu “maigres” (conséquence de leur régime).
En fait ces jeunes ne se sentent pas bien dans leur peau, elles ne “s’aiment pas”. Il y a donc derrière cette tendance un problème psychologique.
Pourquoi ce manque de confiance en elles ?
C’est cela qu’il faut chercher et c’est cela qu’il faut essayer d’éliminer.
La faim et l’insouciance reviendront alors.
Ce qui est grave dans le problèmequ’elles rencontrent, c’est que si elles continuent dans cette voie elles risquent de devenir vraiment anorexiques.
L’anorexie c’est en effet une addiction, comme l’alcool, comme la drogue, comme la manie du jeu au casino ou sur ordinateur, ou la cleptomanie. C’est aussi comparable à la mutilation, la scarification.
C’est une habitude qu’on a prise et dont on ne peut plus se passer et qui, pis encore, augmente avec le temps, car les niveaux qui vous satisfont aujourd’hui ne le feront plus demain.
L’anorexie se termine en général par la mort si elle n’est pas soignée, et une mort pas agréable, dans la souffrance et l’incapacité.
Les services de surveillance de la santé estiment que aux USA l’anorexie toucherait entre 0,5 et 3,7 %des femmes américaines et en France entre 1 et 1,5 %, les hommes étant dix fois moins touchés et beaucoup de ces personnes étant des jeunes filles après la puberté.
On estime que l’anorexie représente la cause de 20% des décès des femmes atteintes de maladies mentales.
Il ne faut pas croire en effet que les anorexiques ne mangent pas “par plaisir”. Ils souffrent et ils ont faim.
La plupart des gens ont horreur des régimes. Mais lorsqu'une personne anorexique est au régime, elle se sent effectivement mieux, plus alerte et plus énergique, lorsqu'elle a faim. Ne nous leurrons pas : les anorexiques souffrent de tiraillements de l'estomac provoqués par la faim ; toutefois, elles trouvent simplement des moyens de les dépasser.
Pour ces personnes, parvenir à s'imposer la privation malgré la douleur est alors vécu comme une réussite, et procure la satisfaction associée à tout succès, à toute victoire remportée sur la difficulté. C'est ce sentiment que certains “accros aux régimes” en viennent à désirer intensément cette privation et risquent donc de devenir anorexiques.
Des recherches ont également montré que les anorexiques deviennent insensibles au plaisir de manger.
Enfin, il faut citer une certaine anorexie particulière qui est à la fois une boulimie car on mange beaucoup, mais on va ensuite se forcer à vomir la nourriture qu’on a avalée. C’est le fait souvent de jeunes qui ne veulent pas que leur entourage s’aperçoive de leur addiction.
Dans mes prochains articles j’essaierai de vous montrer les mécanismes de l’anorexie au niveau du cerveau, et je vous exposerai également les résultats des recherches génétiques, puis je vous parlerai des moyens de lutter contre l’anorexie.